La spiritualité cathare
A la fin du XIXème siècle, des poètes, comme Napoléon Peyrat, des écrivains et des philosophes, comme Déodat Roché, redécouvrent le christianisme des Bons hommes. Selon eux, c’est un nouveau manichéisme, qui ouvre la voie vers des connaissances oubliées :
la philosophie grecque, la mystique persane, le bouddhisme, les mystères d’Egypte... Et, s’ils ont eu le mérite de sortir cette religion des cartons de l’Histoire, leurs interprétations romantiques ou ésotériques ont amené certains à des déviances graves.
Le mythe du Graal-trésor des cathares pacifiquement développé par les Roses-Croix et un de leur fondateur Antonin Gadal, a conduit Otto Rahn, ancien Waffen-SS, à voir dans Montségur le « Montsalvage » de La Table Ronde. Et lors des solstices, le château est le théâtre de regroupements d’illuminés plus ou moins dangereux et de néo-nazis. Peut-être espèrent-ils que va se confirmer la prophétie disant : Al cap de sèt cent ans verdeja lo laurèl ! ( Dans sept cents ans le laurier reverdira ! ) Autrement dit : sept cents ans après le bûcher de Montségur le catharisme devait renaître.
Cependant, si le catharisme a été récupéré par des spiritualités mystiques dangereuses ou sectaires, il constitue une base de réflexion pour des penseurs plus sérieux.
Simone Weil : « La chrétienté est devenue totalitaire, conquérante, exterminatrice parce qu’elle n’a pas développé la notion de l’absence et de la non-action de Dieu ici-bas »
Jean Paul Galibert : « Peut-on tuer une pensée ? [...] Certains effacements portent à le craindre. Par exemple, notre philosophie pourtant si historienne, médite peu l’ontologie indissolublement éthique et négative du Catharisme qui unifiait le Monde, le Mal et le Rien »
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